Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
À Paris, André Chatelin, restaurateur aux Halles à l'enseigne Au Rendez-vous des Innocents, mène une vie sans histoire jusqu'à l'arrivée, depuis Marseille, de Catherine, fille de son ex-épouse Gabrielle. Elle annonce la mort de sa mère et se dit sans ressources. Chatelin l'accueille sous son toit, puis l'épouse. Gérard, jeune étudiant que Chatelin considère comme son fils, devient l'amant de Catherine qui l'a brouillé avec Chatelin. Elle lui demande de tuer le restaurateur, il refuse. Elle l'assassine. Ayant découvert que Gabrielle vit toujours, déchue et droguée, Chatelin se rend compte de la noirceur d'âme de Catherine qui lui a toujours menti. César, le chien de Gérard, fera justice.

On a beaucoup écrit sur le pessimisme de Julien Duvivier et sur la noirceur de ses films: celui-ci en est peut-être la quintessence.
La superbe photo noire, blanche et grise d’Armand Thirard nous plonge dans un univers crépusculaire, sinon sépulcral. Duvivier ne nous montre jamais le soleil, mais un vague lampion vaincu par les ombres. Ses protagonistes s’agitent en une saison moribonde, une espèce de torpeur humide comme celle qui stagne autour des eaux marécageuses ou pourrissantes des égouts, alimentées par les fluides animaux, viscéraux, écoulés depuis les Halles de Paris, ventre agité de luttes intestines et carnassières. C’est une vision saisissante de l’automne de la vie avant que les ciseaux machiavéliques des harpies Catherine, Gabrielle ou de la mère Chatelin (et son fouet à sorcières, scène d’anthologie) n’achèvent leurs destruction et autodestruction. Elles taillent en pièces le roc Chatelin-Gabin, celui qui donnait à manger sans trop savoir pourquoi (parce qu’il faut bien vivre, vaille que vivre) et font un sort à Gérard, incarnation éphémère d’une fragile jeunesse et d’un possible futur.

Il faut rendre hommage à Duvivier pour son choix de tourner en décors naturels. Il restitue admirablement la vie grouillante des anciennes Halles, sur fond des non moins admirables pavillons Baltard anéantis par d’autres démolisseurs, destruction dont Paris porte encore les stigmates plus de 30 ans après leur disparition. Les rares instants animés d’un semblant de chaleur humaine sont les séquences d'ensemble au restaurant et à la guinguette des Chatelin, scènes que Duvivier évite de transformer en iconographie parisienne. Des personnages magnifiquement dessinés, dans l'humanité comme dans la noirceur, une excellente histoire et un très intelligent scénario font de ce film l'un des meilleurs de Duvivier.

(http://fr.wikipedia.org/wiki/Voici_le_temps_des_assassins)

谋杀时刻Voici le temps des assassins(1956)

又名:Deadlier Than the Male / Twelve Hours to Live

上映日期:1956-04-13(法国)片长:113分钟

主演:Jean Gabin/Danièle Delorme

导演:朱利恩·杜维威尔 Julien Duvivier编剧:朱利安·杜维维尔 Julien Duvivier/Charles Dorat

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