Un sublime court-métrage merveilleusement tricoté par l’adorable Pedro Almodóvar, côtoyé de Jean Cocteau dont l’œuvre passionnément concocté est ici adapté, reconstruit et modernisé avec l’impériale Tilda Swinton, à qui on doit encore tant d’admiration, d’apréciation, d’émotions et d’amour, sur la musique perlée qu’Alberto Iglesias a (encore une fois) enfilée pour accoler cette histoire cruellement belle et exquisite. Une femme, douloureusement torturée par une séparation, erre dans les différentes pièces d’un appartement almodóvarien, autrement dit aux couleurs vives, mais également théâtral, dans un espace vide à l’intérieur pour attendre son amour partant (or déjà parti), avec un chien. Elle achète une hache, elle essaie de détruire un costume, elle se change, en tailleur bleu, en combinaison rouge, en blouson de cuir, elle guette et elle répond à l’appel de son amour perdu. Suit un long monologue, enthousiaste, mélancolique. La voix à l’autre bout de téléphone n’est jamais entendu, comme si elle n’existait pas. Finalement, cette beauté triste fera son choix. Le point d’orgue s’émousse dans un feu dévorant tout le passé de ce passé ineffaçable.